Chez joca seria
Mes beaux habits au clou compte parmi les œuvres américaines majeures des années 1920. Ancrée dans la culture et le parler populaires noirs, elle donne ses lettres de noblesse au blues comme genre poétique à part entière. Tournant le dos aux formes traditionnelles, imposant une langue profondément américaine, Langston Hughes s’inscrit dans la lignée d’un Walt Whitman, érigé en modèle absolu, en même temps qu’il conçoit son recueil comme un manifeste pour toute une génération de jeunes écrivains noirs soucieux de ne pas complaire à la bourgeoisie de Harlem. Ses poèmes, récits de cœurs brisés, de misère et de malheur poisseux, gardent l’esprit du blues autant que la lettre. Ici, on rit pour ne pas pleurer, pour continuer à vivre malgré tout.